Voilà ma petite critique sur Où on va papa ? de Jean-Louis Frounier


J'avais tout d'abord lu l'avis de Cami-Ali dans la partie Critique de livre, et pour être franche, ça m'avait emballée comme pas possible. Je me suis dit enfin quelqu'un qui parle des enfants handicapés avec tendresse et émotion. En fin de compte, j'ai moyennement aimé... Dès le début, je n'ai pas apprécié ce cynisme de la part de l'auteur. Comme s'ils y pouvaient quelque chose, Mathieu et Thomas, s'ils étaient comme ça. Oui, parfois, il se moque d'eux, et je trouve ça atroce. Faire comprendre le quotidien d'une famille comme celle-ci à travers le cynisme ? Ça ne m'a pas emballée. Non, moi je connais le quotidien d'une famille comme celle-ci, et l'amour y est tout de même présent. Ici, j'avais l'impression que l'auteur essayait de nous expliquer à quel point il a vécu un enfer, à quel point il ne pouvait pas supporter ses enfants, toujours à parler de leur ' paille dans la tête ' ou à vouloir les jeter par la fenêtre. Le début m'a énervée, outrée peut être même. Tellement, que j'ai failli ne pas prolonger ma lecture. M'enfin bon, ce n'est que mon avis ><

Je pense qu'en lisant ce livre, il ne faut pas s'attendre à de la condescendance.
Je trouve qu'il vaut le détour, parce que, qu'on ne le veuille ou non, même si c'est horrible, c'est le reflet de ce que parfois les parents peuvent ressentir, et ne disent pas forcément tout haut... Parce que c'est honteux ? Pourtant, il y a du vrai, il y a du ressentir, du désespoir. Ce n'est pas une situation "rose". Parce que vivre avec un enfant différent, ce n'est pas toujours le bonheur, mais au fond, derrière tous ces mots, quelle tendresse, quelle sensibilité en ressortent... L'humour est un bouclier, pour ne pas trop souffrir, pour y repenser sans "pitié".

Pour résumer ma pensée :

Citation :

Il nous dit ses regrets, sa jalousie vis a vis des autres parents, ses difficultés … mais toujours son humour noir nous protège de trop de larmes et de trop de douleur. Ses petites piques et autres sarcasmes nous révèlent, cachés dernière leur handicap, la grande innocence de ses enfants et leur amour, exprimé du mieux qu’ils le peuvent, avec leurs petites “cervelles d’oiseaux”.

Ce livre témoigne de l’injustice de la vie et de sa cruauté, mais aussi de sa beauté. Ce récit si court et si bien écrit est un hymne à l’amour et à l’humour comme protections contre les épreuves de la vie. Il fait partie de ces rares écrits qui ont cette capacité à nous faire en même temps sincèrement rire et pleurer, qui nous bouleversent au plus profond de nous et qu’il faudrait veiller à ne jamais oublier.

S'arrêter aux "moqueries" c'est, je pense, passer à côté de ce qu'il y a de profond, et ne pas "creuser" suffisamment la carapace d'un réalisme troublant.

Ceci dit je comprends vos avis, je trouve que c'est intéressant les critiques ne soient pas unanimes ^^

Bien sur que les moqueries peuvent être une sorte de carapace à utiliser, m'enfin, un enfant, handicapés ou non, quel qu'il soit, reste un enfant. Au début, je veux bien qu'on assume pas forcément et que ça donne un coup, m'enfin... J'ai vraiment eu l'impression que pour lui c'était un fardeau. Bien sur, élever un enfant handicapé, que ce soit, physique, mental, ou même les deux, ce n'est pas évident, et il faut s'accrocher parce qu'à partir de là, la vie des parents changent. Ils cherchent tout d'abord à comprendre pourquoi, qu'est-ce qu'ils ont fait de mal. Ici, ça m'a fait de la peine pour eux. Un, c'est déjà difficile, mais deux, c'est vrai qu'on a l'impression que le destin s'acharne sur eux. Puis, avoir un enfant handicapé dans une famille, détruit souvent celle-ci à cause des changements qu'il opère dans leur vie...

M'enfin, j'ai pas été très à l'aise avec son humour, justement, parce que c'est de ses propres enfants qu'ils parlent. Handicapés ou non, ils restent ses enfants, et malgré tout, il les aime. Je ne dis pas que sous ce livre se cache de réels sentiments de la part de l'auteur, seulement, la façon dont il l'a construit ne met pas toujours à l'aise le lecteur. Je comprends qu'il aie suscité une polémique, mais qu'en même temps il ai reçu des prix ( fémina, et le prix des lecteurs 2010 ). Ca reste bien sur, un roman qui en vaut le détour, comme tu dis. Ne serait-ce que pour pouvoir imaginer ce qu'on peut ressentir dans cette situation. Toutefois, l'exemple qu'à donné Chloé avec la bonne, reste un passage difficile à avaler. L'humour ne fait pas tout..

Yep, Cami-Ali, ces discussions sont super intéressantes, et c'est il me semble, le but recherché du forum, parce que des avis unanimes, c'est moyen quand même >< Du coup, débattre sur certains aspects d'un roman, avec plusieurs personnes, peut être vraiment très intéressant.

Mais bien sur que ce livre doit montrer la réalité d'une vie avec des enfants handicapés, même si elle est dure. C'est vrai, t'as raison, c'est pas tout blanc ou tout noir. C'est sûr que les parents rejettent parfois leurs enfants, au début en tout cas, mais je m'attendais à trouver, tout de même, des moments de bonheurs dans ce livre, alors que ces moments là, je les ai trouvé sur le blog de son ex femme, dans les photos, entre autres. J'entends par là, des moments où l'auteur nous raconterais un véritable souvenir heureux, ou on pourrait ressentir la joie dans les deux sens. Même si personnellement, j'ai tout de même ressenti ça, lors de la scène du téléphone, vers la fin. Oui, il a sans doute été un mauvais père, du moins à mes yeux en tout cas. Oui le sujet reste tabou, mais parce qu'il met réellement mal à l'aise. M'enfin je pense que perso, je m'attendais à quelque chose, parce que justement, je connais une famille avec un enfant handicapé, et que je les ai toujours vu heureux, malgré les moments difficiles..

Même son ex femme n'a pas été très à l'aise par ce qu'il a dit dans ce roman, je pense que c'est peut être le fait d'être allé voir son blog avant d'avoir fini le livre qui me pousse de ' son côté ' j'ai envie de dire. Elle disait qu'ils avaient réellement fêter Noël, contrairement à ce que l'auteur disait lui. Du coup, j'avais un peu de mal à supporter l'auteur lui même, je le reconnais. Ca a du me braquer plus qu'autre chose, je crois. Surtout lorsqu'il dit ' notre album de photo est plat comme une limande ' alors que sur le blog de son ex-femme, on retrouve plusieurs photos de Thomas, notamment, souriant. Bref, je crois que je suis plus remontée contre l'auteur que contre son livre.

C'est vrai Chloé, que ce passage est émouvant. Je m'imaginais Thomas en train de l'écrire. Oui, elle n'est pas réelle puisqu'ils ne savent pas écrire. On peut s'imaginer ce qu'il se passe dans leur tête, tout comme le fait l'auteur, et c'est l'un de mes passages favoris, à vrai dire.

Beh oui le bonheur existe, même avec des enfants handicapés, parfois j'aurais même tendance à dire surtout avec eux. Parce qu'ils apportent des choses que les enfants ' normaux ' n'apportent pas. Il y a parfois une réelle complicité entre les parents et l'enfant, qu'on ne retrouve pas toujours dans une famille ' normale ' Après, ça dépends encore du handicap.

Mais c'est sûr qu'il fallait oser dire tout ça, avec ces mots là aussi. C'est bien penser. Faire polémique ou susciter l'émotion, la compassion, etc... Après, ce livre mérite les prix qu'il a reçu, seulement, un peu plus d'aspects positifs n'aurait peut être pas fait de mal. Mais ce n'est que mon avis x)